Deux psychiatres face à Van Gogh

Au fil de nos recherches, nous nous sommes aperçus que plusieurs chercheurs en biologie ou encore des professionnels comme des psychiatres se sont penchés sur le cas de Van Gogh autour d’une question: quelle(s) maladie(s) a(ont) affecté(s) ce célèbre peintre? Les écrits laissés par l’artiste, son docteur, les registres des hôpitaux permettent cette étude indirecte près d’un siècle après la mort de leur “patient”.

Wilfred Niels ARNOLD, chercheur en biochimie et biologie moléculaire, étudie Van Gogh dans l’article “The Illness of Vincent Van Gogh”, publié dans le Journal of the History of the Neurosciences, 2004, vol. 13, No. 1, pages 22-43 et disponible sur une base de données datarealm en format pdf.

Dietrich BLUMER, psychiatre et professeur se penche aussi sur ce cas dans l’article aussi nommé “The illness of Vincent Van Gogh”, cette fois publié en 2002 dans The American Journal of Psychiatry, Vol. 159, No. 4, disponible sur ajp.psychiatryonline.org en format texte. Cette base de données gratuite est une référence importante dans le domaine de la psychiatrie et permet de suivre l’actualité de la recherche dans le domaine.

L'interface du site psychiatryonline.org

L’interface du site psychiatryonline, the American Journal of Psychiatry, disponible sur http://psychiatryonline.org/, consulté le 15 mars 2013

On peut apprécier sur le site de la psychiatryonline.org  l’interface intuitif et claire. Il est aussi malléable, ainsi peut-on naviguer entre les différentes sections du texte, ce qui rend la lecture plus aisée par une bande défilante plus courte et choisir entre trois tailles de texte différentes. Il est possible de télécharger le document sous forme de PDF, de le partager sous condition d’une inscription gratuite. L’article du Journal of The History of Neurosciences, bien que numérisé l’a été de manière à pouvoir faire des recherches de termes, bien qu’il ne soit pas possible de le citer par copier-coller.

Les deux articles commencent pas une description de la vie de Van Gogh, le premier commençant par le qualifier d'”artiste merveilleusement accompli” et le deuxième “d’excentrique”. Bien que le même sujet soit traité deux fois, on peut voir qu’il est nécessaire de multiplier et de comparer nos sources pour en saisir les nuances et les arguments apportés!

Arnold indique dans son article l’importance de la lecture des correspondances de Van Gogh (voir l’article sur le projet The letters par le Van Gogh Museum). Il recense ses crises les plus importantes dans un tableau ainsi que leur durée dans le temps et tente d’en voir les points communs, ainsi que les facteurs ayant pu augmenté la chute de l’artiste: malnutrition, gonorrhée, absinthe (élément qui sera détaillé par la suite), etc. Il explore donc les conséquences de ces excès.

Le recensement de ses crises dans une ligne du temps simple et claire

Le recensement de ses crises dans une ligne du temps simple et claire, Wilfrid Niels Arnold, The Illness of Vincent Van Gogh, 2004, disponible sur http://users.datarealm.com/Lucius/IllnessofVincentvanGogh-latest%5B2%5D.pdf, consulté le 15 mars 2013

causes maladie

Une classification des facteurs ayant aggravé sa situation, Wilfrid Niels Arnold, The Illness of Vincent Van Gogh, 2004, disponible sur http://users.datarealm.com/Lucius/IllnessofVincentvanGogh-latest%5B2%5D.pdf, consulté le 15 mars 2013

Le principal point en commun de ces articles est l’étude de l’épilepsie diagnostiquée à l’époque par les médecins. Arnold explore tour à tour les différents diagnostics posés par divers auteurs allant de 1880 aux années 70-80. Il fait donc une analyse méthodique de ce qu’on peut lire sur les maladies de Van Gogh, sans proposer de réelle solution: le mystère reste entier!

Blumer considère que beaucoup de ses symptômes pointent vers une épilepsie. Elle expliquerait que Van Gogh ait autant écrit et son attention aux détails. Il explore quant à lui la possibilité de la dysphorie. Pour lui, il aurait souffert à la fin de sa vie d’une psychose due à son épilepsie, expliquant ses crises hallucinatoires et paranoïaques.

Les deux artistes s’entendent pour dire que sa mort était bel et bien due à sa maladie et non pas un simple suicide. Pour Arnold, comprendre sa maladie contribuerait à augmenter l’intérêt pour la compréhension des œuvres de Van Gogh. Il termine en disant que ce peintre n’était pas fou, mais un homme “exceptionnel” qui souffrait d’une maladie. Son talent et son travail  qui lui ont donné toute sa créativité, en dépit de ce qui l’affectait et non pas le contraire.

Par Marianne Breault

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Wilfred Niels ARNOLD, “The Illness of Vincent Van Gogh”, Journal of the History of the Neurosciences, 2004, vol. 13, No. 1, pages 22-43, [En ligne], disponible sur http://users.datarealm.com/Lucius/IllnessofVincentvanGogh-latest%5B2%5D.pdf, (Consulté le 13 mars 2013)

Dietrich BLUMER, “The illness of Vincent Van Gogh”, The American Journal of Psychiatry, Vol. 159, No. 4, 2002, [En ligne], disponible sur ajp.psychiatryonline.org/article.aspx?articleid=175449, (Consulté le 13 mars 2013)